Pollution plastique : définition, causes et conséquences

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Comprendre facilement la pollution plastique

Difficile d’aborder l’écologie sans évoquer le plastique et ses conséquences désastreuses sur l’environnement. Alors que les avertissements se font de plus en plus pressants, quelle place occupe réellement le plastique sur notre planète, et quelles en sont les menaces pour tous les êtres vivants, l’Homme y compris ? Et surtout, est-il encore possible de faire disparaître les montagnes de déchets plastiques qui s’amoncellent dans la nature ?

Le contexte actuel

La question est d’importance car aujourd’hui, le plastique est partout. Il s’est frayé un chemin dans nos emballages, nos modes de construction et jusque dans les plus petits objets de la vie courante. Dans nos brosses à dents, nos pailles, nos rasoirs et même nos dentifrices, impossible aujourd’hui de passer une journée sans en rencontrer d‘une manière ou d’une autre.

Et s’il est devenu indispensable à notre quotidien, ce sont tous les écosystèmes de la Terre qui en profitent malgré eux, à travers les rejets toxiques liés à sa fabrication ou nos déchets, présents en quantités colossales dans les océans notamment. En 1997, lors de l’une de ses expéditions, l‘océanographe américain Charles Moore découvrait ce que l’on appelle aujourd’hui le 7ème continent, une masse gigantesque de déchets flottant au cœur du Pacifique Nord. Depuis, quatre autres zones d’accumulation massive de plastique ont été repérées, dans tous les océans de la planète. 

L’histoire du plastique

Pourtant, en 1963, l’invention récente du polypropylène et du polyéthylène, deux dérivés du plastique, était récompensée d’un double prix Nobel de chimie. Au même moment, l’introduction du premier sac en plastique constituait une petite révolution dans une société progressivement gagnée par la consommation de masse. 

Dès l’Antiquité, les civilisations ont eu recours aux propriétés plastiques de l’ambre, du caoutchouc ou de la corne à travers leurs objets du quotidien. Il faut toutefois attendre la seconde moitié du XIXème siècle pour qu’apparaissent les premiers plastiques semi-synthétiques, obtenus à partir de matières naturelles modifiées par des produits chimiques. 

En 1856, l’orfèvre Alexander Parkes dépose le brevet du premier plastique artificiel destiné à remplacer l’ivoire, alors importé massivement. Les découvertes s’enchaînent rapidement ensuite, de l’invention du PVC en 1880 à celles de la bakélite à partir de laquelle seront fabriqués les téléphones à cadran au siècle suivant. 

La consommation de masse et la diversification auxquelles on assiste au sortir de la Seconde Guerre Mondiale ouvrent la voie à une industrie nouvelle dans laquelle la pétrochimie occupera une place de choix. Les nouvelles matières plastiques deviennent entièrement synthétiques et sont obtenues à partir du pétrole ou du gaz naturel, pour répondre aux besoins croissants des populations. Et un siècle plus tard, le matériau est passé de solution miracle à l’un des pires ennemis de notre planète.

Comment est fabriqué le plastique ?

Il faut dire que la production de plastique est un processus complexe. Dans les raffineries, le pétrole, le charbon ou le gaz naturel seront tout d’abord chauffés à très haute température avant d’être brutalement refroidis afin d’en extraire des molécules exploitables. C’est l’étape du craquage. 

Les molécules  se regroupent les unes avec les autres pour former des polymères qui constituent la base de toutes les matières plastiques. Celles-ci se présentent généralement sous forme de granulés, de liquides ou de poudres et seront par la suite mises en forme par moulage et ajout d’additifs notamment. C’est ici que le matériau deviendra par exemple plus résistant aux chocs et pourra revêtir une multitude de couleurs. 

On distingue au final trois grands types de plastiques. Les thermoplastiques qui se déforment sous l’action de la chaleur et que l’on retrouve dans le mobilier, les emballages ou les jouets notamment. Ils représentent aujourd’hui environ 80% des matières plastiques consommées en Europe. Les plastiques thermodurcissables qui brûlent à trop haute température et que l’on retrouve dans les mousses des matelas, des sièges de voiture ou des chaussures de ski. Les élastomères enfin, aux propriétés semblables à celles du caoutchouc, et que l’on utilise pour la fabrication des pneus ou des semelles de chaussures. 

D’une façon générale, les matières plastiques sont devenues omniprésentes dans notre vie quotidienne grâce à leur légèreté, leur résistance et leur simplicité d’utilisation. Oui mais, les étapes de transformation sont à la fois longues et complexes et nécessitent des quantités considérables d’eau et d’énergie pour fabriquer le moindre sac plastique qui finira à la poubelle au bout d’une vingtaine de minutes d’utilisation seulement. 

Les différents types de pollutions liées au plastique

Car à la différence de la plupart des autres matières telles que l’acier, dont la durée de vie est estimée à plusieurs décennies, le plastique n’est pas fait pour durer en tout cas pas au sein de nos ménages. La moitié du plastique fabriqué dans le monde devient un déchet en moins d’un an. En outre, une fois jeté, ce sont plusieurs centaines d’années de pollution qui s’annoncent le temps que le plastique se soit intégralement décomposé. 100 ans pour un briquet par exemple, 450 ans pour un sachet plastique et jusqu’à 1000 ans pour une bouteille d’eau.

En savoir plus : les temps de dégradation des produits courants

Malheureusement, même à ce stade, le plastique ne disparaît jamais totalement et ses résidus toxiques issus notamment des additifs ajoutés lors de sa production s’infiltrent dans les eaux et les sols. 

Malgré tout, un million de bouteilles en plastique continuent d’être vendues chaque minute dans le monde et l’équivalent de 1440 camions-poubelle se déversent tous les jours dans les mers, la plupart issus de milieux urbains éloignés des côtes. Dans la mer Méditerranée, entre 1000 et 3000 tonnes de plastique flottent actuellement à la surface. Des débris chargés par les rivières ou bien issus de l’activité touristique et du trafic maritime dense et qui font aujourd’hui de la mer Méditerranée la sixième grande zone d’accumulation de déchets marins, après les cinq continents océaniques de plastique. Et ce qui se passe sous la surface est plus inquiétant encore.

Car les 300 000 tonnes de déchets plastiques qui flottent actuellement à la surface des océans ne représentent qu’1% du plastique présent en milieu marin. Les 99% coulent jusqu’aux abysses les plus profondes ou se décomposent en micro-particules qui seront ingérées par la faune et la flore pour remonter progressivement jusqu’à nos assiettes. Ce sont environ un million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins qui sont ainsi tués chaque année au contact de nos déchets plastiques. Et à ce rythme, on estime que les océans contiendront plus de plastique que de poissons d’ici à 2050, soit une masse d’environ 750 millions de tonnes.  

Le plastique est en effet devenu le troisième matériau le plus fabriqué par l’homme, derrière le ciment et l’acier. Au total, 8,3 milliards de tonnes de plastique ont été produits depuis les années 50, parmi lesquelles 5,7 milliards ont fini à la décharge. 

Or, au-delà de la pollution générée par les déchets, il ne faut pas oublier que l’extraction, le transport et la transformation des matières premières libèrent dans l’atmosphère des éléments cancérigènes et sont responsables au total de 6% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. S’ajoutent à cela les additifs hautement toxiques que les industriels peuvent ne pas mentionner sur leurs produits et les accidents que peuvent être les rejets chimiques, les explosions ou les feux industriels par exemple. En 2013, 73 accidents de ce type ont ainsi été recensés dans une usine de fabrication de polymères en Louisiane, soit environ 6 par mois. 

Quant au recyclage, souvent perçu comme le remède à tous les problèmes, il faut savoir qu’il est souvent coûteux, très énergivore et parfois difficile à mettre en place. Impossible de recycler les gobelets à café ou les sacs en plastique par exemple, car la solution ne serait pas économiquement viable. Au final, seuls 6% de tout le plastique jamais produit ont été recyclés et même si la situation s’améliore, certains types de plastiques ne sont tout simplement pas recyclables. 

En France, seuls le polyéthylène haute densité et le PET utilisé pour les bouteilles d’eau et de soda par exemple sont recyclés.

Le reste est enfoui dans le sol ou incinéré pour produire du chauffage urbain notamment, ce qui participe à la formation de cendres et de résidus polluants. Les émissions de CO2 issues de l’incinération de plastiques devraient ainsi tripler d’ici 2030.  

Et lorsque ça déborde, c’est le continent asiatique qui accueille nos déchets, dans des conditions catastrophiques pour l’environnement. Au quotidien, plusieurs tonnes de déchets issus des pays riches transitent ainsi par cargo en direction de la Chine, de la Thaïlande ou de la Malaisie. Le problème, c’est que les pays exportateurs envoient également bon nombre de déchets non triés, impossibles à transformer. En conséquence, la Chine a récemment durci ses réglementations, bannissant de son territoire bon nombre de débris plastiques, papiers et textiles. Il est plus que jamais temps de trouver de nouvelles solutions. 

Les conséquences du plastique sur la santé

Côté santé, des études ont mis en évidence la présence de microparticules de plastique dans des échantillons d’eau potable prélevés un peu partout à travers le monde. Des microparticules qui se frayent également un chemin jusqu’à nos assiettes par le biais des animaux que nous consommons ou des produits chimiques utilisés lors de la fabrication de nos emballages. 

Et bien évidemment, si le plastique est toxique pour la faune et la flore, il est également nocif pour l’Homme. On pense notamment au bisphénol A, interdit en France depuis 2015 mais circulant encore librement dans certains pays européens. En tant que perturbateur endocrinien, on lui reproche notamment de favoriser l’apparition de certains cancers et de diminuer la fertilité, parmi de nombreux autres risques. En outre, les bisphénol F et S censés être de nouvelles alternatives sont également loin de faire l’unanimité. 

Le PET de nos bouteilles en plastique peut quant à lui générer un élément chimique particulier, reconnu lui aussi comme potentiellement cancérigène. En tant que cousin de l’arsenic, on l’utilisait comme vomitif au Moyen-Âge. 

Au final, on estime que nous ingérons chaque semaine l’équivalent d’une carte de crédit de matières plastiques. Des micro-particules et des morceaux de plastique ont été découverts dans des dizaines d’espèces de poissons de mer et d’eau douce ainsi que des crustacés proposés sur les étals de nos supermarchés. Sans parler des foyers microscopiques de virus, de micro-algues et de bactéries qui se développent à la surface des fragments flottant dans les océans, et qui pourraient à terme modifier durablement les écosystèmes qu’ils ont envahi. 

Nuances sur l’usage du plastique 

Malgré tout, le plastique reste un matériau très difficile à bannir et qui présente des avantages auxquels on ne pense pas forcément. 

À la simple échelle de la toxicité par exemple, on constate que les différents plastiques sont numérotés de 1 à 7 en fonction de leur impact nocif sur la santé. Les catégories 1, 3, 6 et 7 dans lesquelles nous retrouvons par exemple les films alimentaires, les bouteilles transparentes ou les barquettes de plats cuisinés doivent ainsi être évitées autant que possible car leurs substances toxiques sont susceptibles de migrer dans les aliments au contact de la chaleur ou de matières grasses. 

À l’inverse, les catégories 2, 4 et 5 auxquelles appartiennent les capsules de café, les bouteilles de jus de fruits ou les sacs de congélation sont réputées comme plus stables, et non toxiques. 

De plus, derrière les images aujourd’hui bien connues de la pollution plastique se cache un autre problème majeur encore peu représenté. Celui du gaspillage alimentaire. Un tiers de la consommation alimentaire mondiale atterrit dans nos poubelles et la proportion serait encore plus élevée sans le recours aux emballages plastiques capables de retarder l’altération des aliments. Un concombre enveloppé dans un film plastique se garde par exemple trois fois plus longtemps au réfrigérateur, tout comme les biscuits enveloppés individuellement qui garderont bien plus longtemps leur fraîcheur. 

À vrai dire, en dépit de ses conséquences désastreuses sur l’environnement, le plastique reste un matériau polyvalent et abordable capable de garantir, s’il est bien choisi, une excellente sécurité sanitaire. C’est la raison pour laquelle il est aujourd’hui omniprésent dans le secteur médical ou le secteur technologique. Et puisqu’il est à la fois léger et résistant, il s’est aussi fait une place dans notre mobilier, et dans les chaises notamment. Là il peut alors profiter d’une vie longue et nous laisser le temps d’apprécier tous ses avantages.

Malgré tout, l’usage qui en est fait le plus souvent au quotidien et la demande colossale qui continue de s’accroître imposent aujourd’hui de revoir notre position face à un matériau qui a échappé à notre contrôle. D’autant que les solutions alternatives avancées jusqu’ici présentent elles aussi leur lot d’inconvénients. Il faut par exemple cinq fois plus de camions pour transporter les emballages en papier, généralement moins compacts que les emballages en plastique. Les capacités en termes de résistance et de volume sont également à revoir. 

Solutions à l’échelle mondiale

En 2018, la Journée mondiale de l’environnement organisée en Inde s’était majoritairement axée autour de la lutte contre la pollution plastique. La Banque mondiale y avait notamment investi massivement dans l’amélioration des systèmes de gestion des déchets urbains. 

Et puisque les contraintes réglementaires se durcissent, ce sont aussi les grandes entreprises qui s’engagent. Nestlé, Coca-Cola ou PepsiCo, considérés comme quelques-uns des plus gros pollueurs plastique de la planète, visent aujourd’hui à augmenter jusqu’à 35% la part de matière recyclée selon les emballages d’ici à 2025. Partout à travers le monde, on préfère s’attaquer aux plastiques non recyclables plutôt que de chercher à bannir sans discernement toutes les déclinaisons de ce matériau aujourd’hui omniprésent.

Quant à l’échelle locale, les initiatives se multiplient. En Colombie, une entreprise a choisi de transformer les déchets en briques de plastique à partir desquelles sont construites des maisons pour les populations les plus pauvres tandis qu’au Chili, les filets de pêche abandonnés dans les ports sont récupérés, transformés en granulés de plastique puis moulés en skateboards dont la forme rappelle celle d’un poisson. Du côté du Kenya, la société Ocean Sole se charge depuis quelques années de ramasser les centaines de tongs en plastique jonchant les plages pour les retransformer en œuvres d’art. 70% d’entre elles sont aujourd’hui exportées partout à travers le monde. 

Et sur les océans, les expéditions s’enchaînent pour récolter les déchets plastiques visibles en mer à l’image de Plastic Odyssey qui s’est fixé pour objectif de nettoyer les océans de la planète à bord d’un navire capable de transformer les déchets en carburant.

Des projets qui ne permettent pas encore d’éradiquer sur le long terme le problème de la pollution plastique mais qui aident déjà à sensibiliser l’opinion mondiale.

En France, dans le cadre de la transition écologique et solidaire, le gouvernement s’est engagé en 2018 à tendre vers le 100% plastique recyclé. Les pailles, les couverts jetables, les boîtes en polystyrène ou les tiges à ballon gonflable commencent à disparaître progressivement de nos supermarchés tandis que le vrac progresse sur le territoire. À terme, un bonus-malus devrait être imposé aux industriels pour tout suremballage en plastique tandis que 2022 verra la disparition des sachets de thé et des jouets en plastique distribués avec les menus enfants dans les chaînes de restauration rapide soit une diminution globale de la production de déchets de 57% d’ici à 2030.

La maîtrise des déchets plastiques est un défi de taille qui implique de repenser en profondeur l’ensemble des processus de transformation, de la conception des produits à leur recyclage en passant par l’utilisation qui en est faite par le consommateur. Il s’agirait déjà d’améliorer la cartographie et la recherche liée aux effets négatifs du plastique afin de proposer des programmes d’aide internationale là où ils sont les plus nécessaires. Dans les pays en développement notamment. 

On parle aussi de moderniser et de développer les centres de tri et les technologies de recyclage, ainsi que de proposer un crédit d’impôt afin de faire du plastique recyclable une solution plus économique. À l’image du budget carbone évoqué dès le début des années 2010, d’autres évoquent enfin la nécessité d’un budget plastique visant à limiter la quantité émise sur les marchés mondiaux.

Des propositions étudiées actuellement par les différents gouvernements du monde et évoquées en partie dans le rapport du WWF cherchant à mettre un terme à la pollution plastique dans la nature à l’horizon 2030. Le réemploi, l’élimination des additifs toxiques et la fabrication d’alternatives durables en fibres de cellulose notamment constituent également de vastes piliers de réflexion.

Solutions à l’échelle individuelle

Et puisque la solution passe avant tout par la réduction de la production de déchets à la source, l’heure est aussi à l’évolution de nos comportements d’achat. Plus question d’acheter des couverts jetables en plastique ou des fruits et légumes présentés sous film étirable par exemple. En cas de choix, on privilégiera le carton, beaucoup moins dommageable pour l’environnement malgré un système de recyclage global encore imparfait. Et puis pourquoi opter pour de l’eau en bouteille lorsque la France dispose d’une excellente eau potable ?

Au moment du passage en caisse, on dit non aux sacs en plastique en apportant systématiquement un ou plusieurs sacs réutilisables en coton ou en toile de jute. À compléter de quelques filets et bocaux en verre pour vos achats en vrac. Et pour aller plus loin, on s’équipera d’objets alternatifs durables tels que les pailles en acier ou en bambou de manière à refuser le plastique même autour d’un verre entre amis.

Côté hygiène, on apprendra à se passer des produits et cosmétiques contenant des microbilles de plastique. On les retrouve notamment dans les dentifrices et les crèmes exfoliantes. Or, si elles sont censées être non toxiques à l’utilisation, elles sont aujourd’hui à l’origine d’une pollution marine croissante qui peut à terme avoir des conséquences sur la santé humaine. Place plutôt aux traditionnels savons solides qui reviennent à la mode et qui restent bien plus économiques tout en produisant moins de déchets.

On pense enfin à l’économie de seconde main, moins chère et parfaite pour limiter le gaspillage en donnant une seconde vie à des articles d’occasion. De nombreuses plateformes spécialisées existent aujourd’hui.

Conclusion

Au final, renoncer au matériau plastique s’avère être un défi aussi complexe que celui de sortir des énergies carbonées. Il faut dire que le secteur est une vaste source de richesse et d’emplois. Presque chaque solution proposée est aujourd’hui confrontée à des obstacles techniques ou économiques. Malgré tout, tandis que la production mondiale de plastique a encore augmenté de 3,2% en 2018, l’heure est à un véritable bouleversement de notre modèle sociétal dans le prolongement des changements amorcés dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Les années à venir seront définitivement décisives et nous permettront d’assister à de nouveaux projets tant à l’échelle locale que mondiale.

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